En tant qu’artiste, je suis traversée par toutes sortes d’émotions qui interagissent sur mon métier. Celui-ci ne se résume pas à chercher l’inspiration et écrire sans discontinuité des centaines de livres.
Le monde qui m’entoure est important.
Aujourd’hui, j’ai entendu une émission à la radio sur France culture et qui citait un groupement de plusieurs auteurs au Royaume-Uni. Son objectif était d’interroger les différents acteurs de l’édition sur leur capacité à maîtriser l’impression afin de s’acheminer vers une utilisation plus responsable du papier.
Cette problématique environnementale m’avait déjà inquiétée pendant la première épidémie de COVID lorsque j’ai débuté mon activité professionnelle. Et, je n’étais effectivement pas la seule. Des conférences sur le mal-être des auteurs face à leur métier et les possibles impacts sur la planète avaient lieu à la BnF.
Mes propos ne sont pas ceux de l’ensemble des auteurs, ils n’engagent que moi même.
Dans un précédent article, je proposais quelques pistes de réflexion sur un métier en pleine mutation et elles étaient les suivantes :
- favoriser l’impression à la demande
- la fin du D.R.M
accélérer l’accessibilité numérique (pour tout type de public) - rémunérer les auteurs pour leur création (par exemple : le paiement systématique d’une avance à la signature d’un contrat d’édition plutôt qu’un paiement à la fin des ventes lorsqu’il ne s’agit pas d’auto-édition)
A l’heure actuelle, il y a une disparité entre l’accès et l’achat d’un livre physique et un livre en numérique. Dans la majorité des cas, pour le numérique il s’agit d’un accès à un contenu en ligne selon des conditions bien définies par le diffuseur. Ce qui ne poserait aucun problème si nous parlions d’abonnement de lecture plutôt que d’achat de livre. Dans le cas d’un achat de fichier pour la version numérique du livre, si elle se fait sans D.R.M, l’auteur s’expose peut-être à un partage du livre sans en recevoir les bénéfices mais cela n’est pas certain. Pour ne pas entraver la liberté individuelle, disposer d’un fichier numérique selon un format ouvert est plus juste. A nous de sensibiliser le public sur nos conditions de travail d’artiste et notre mode de rémunération.
Dans le cadre de l’impression à la demande, si le choix du type de papier est recyclé, certains labels devraient permettre de s’assurer que celui ci n’a pas été traité au préalable et que la forêt n’a pas été surexploitée. Quant à l’utilisation des encres végétales, elles peuvent s’avérer comme une alternative à réfléchir.
Il m’a toujours semblé évident qu’il valait mieux privilégier la qualité à la quantité et cela dans n’importe quelle activité.
En tant qu’auteure, j’essaye d’agir à mon niveau en ayant un rythme de créativité artistique humain et logique, en parlant autour de moi de ces idées, proposant ainsi le résultat de mes réflexions. Libre à chacun de les utiliser.